Inspirées des poteries italiques d’Arezzo en Toscane (formes, décor et techniques de cuisson), aucun texte ne nous est parvenu au sujet de la technique avec laquelle ils fabriquaient les sigillées. Ce que j’appelle « sigillée » c’est une pièce en céramique vernissée souvent rouge.
« Sigillée » vient du latin sigillumi, c’est à dire « sceau », en référence au sceau qui constituait la signature des potiers. Cette poterie s’est développée de premier siècle après J.C au Vème après J.C.
La céramique sigillée est fabriquée et diffusée en Gaule (et au-delà). En effet des sigillées gallo-romaines ont été retrouvée en actuelle suisse, Allemagne ou encore Belgique. Les animaux représentent près de la moitié des motifs. Parmi les deux mille images du bestiaire répertorié sur les sigillées, les espèces sauvages sont majoritaires, mais les potiers préfèrent des animaux sauvages comme les lions et les panthères ou encore les cervidés et les lièvres. L’ours est rarement représenté.
Les vases sont essentiellement produits par les ateliers de la Graufesenque (Aveyron ancienne Gaule Narbonnaise), à partir du milieu du Ier siècle, mais surtout par celles de Lezoux (Puy-de-Dôme), au IIème siècle, et celles de l’Est de la France. L’ours, animal féroce, est associé sur les céramiques à d’autres animaux exotiques, sauvages ou domestiques, et montré dans des scènes sanglantes où les animaux s’affrontent entre eux, ou aux êtres humains.
Parfois les éléments végétaux qui ornent ces grandes scènes de combat entre hommes et ours peuvent faire penser qu’il s’agit de scènes de chasse mais en réalité cette pratique reste peu attestée en Gaule. Cependant quand la scène sur la poterie montre un lion opposé à un sanglier, ou un lion contre un ours, cela n’est pas possible. Il s’agit d’un spectacle de l’amphithéâtre. Les textes antiques nous apprennent du reste que pour certains de ces grands spectacles, afin de donner au spectateur l’illusion qu’il assistait à une véritable chasse, des rochers, des arbres et d’autres éléments naturels étaient installés dans l’arène.
Source : https://musee-archéologienationale.fr/lours-rouge